Photo : Éloïse Talbot-Pouliot, responsable des opérations de la maternité de recherche et de formation du Centre de développement du porc du Québec, et Francis Pouliot, responsable du développement des affaires et de la maternité.
Texte de Patrick Dupuis, Coopérateur.
C’EST AVEC FIERTÉ QUE LE CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DU PORC DU QUÉBEC (CDPQ) ANNONÇAIT, LE 8 MARS DERNIER, QUE SA TOUTE NOUVELLE MATERNITÉ DE RECHERCHE ET D’ENSEIGNEMENT, UNIQUE AU PAYS, ÉTAIT EN FONCTION. UNE FERME-ÉCOLE QUI SERVIRA D’OUTIL DE DÉVELOPPEMENT DE PREMIER PLAN POUR LA FILIÈRE PORCINE QUÉBÉCOISE. EN VOICI LES GRANDES LIGNES DE FORCE.
Mais avant, bref retour aux origines de ce projet rassembleur, qui débuta par un triste évènement. En 2014, un incendie ravagea la ferme-école de 120 truies en naissage-finition du Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud, située à Saint-Anselme. Fort heureusement, en revanche, le bâtiment était bien assuré, et la compagnie d’assurance versa l’argent nécessaire pour en permettre la reconstruction.
C’était bien la volonté du Centre de services scolaire, indique l’agronome Marquis Roy, ancien directeur technique en production porcine chez Olymel et membre du conseil d’administration du CDPQ. Mais déterminer l’angle approprié pour mener le projet à terme s’est avéré plus complexe que prévu. En outre, les objectifs de rentabilité que le Centre s’était depuis longtemps fixés ne purent que difficilement être atteints. Voilà qui remettait en question la décision d’entreprendre seul la relance de la ferme-école. Le Centre tenait toutefois à ce que son volet éducatif en production porcine demeure. C’est pourquoi il s’est tourné vers le CDPQ.
L’intérêt et l’enthousiasme du Centre de développement du porc du Québec pour le projet de reconstruction ont été immédiats. On sauta également sur l’occasion tout indiquée de faire de cette ferme une infrastructure de recherche de haut niveau. De plus, pour des questions stratégiques, et tout particulièrement de biosécurité, il convenait de ne pas reconstruire la maternité sur son site initial, en plein cœur de Saint-Anselme, là où circulent quotidiennement de nombreux camions de transport de porcs d’abattage, mais plutôt à bonne distance de tout lieu de production. Cela dit, on tenait à maintenir la ferme sur le territoire du Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud, afin d’en faciliter l’accès aux étudiants. Un site déniché plus à l’est, à Armagh, permettait de conjuguer ces deux impératifs.
RECHERCHE ET ENSEIGNEMENT
« La recherche, c’est le nerf de la guerre, estime Marquis Roy. Le mandat de ce nouvel établissement est justement d’effectuer de la recherche fondamentale et appliquée, en collaboration avec des partenaires publics et privés d’ici et d’ailleurs. »
Par l’entremise du Centre de formation agricole Saint-Anselme, la maternité de recherche sera également un haut lieu d’apprentissage en production porcine pour les élèves qui y suivront une formation d’ouvrier agricole spécialisé.
Par ailleurs, le directeur général du CDPQ, Jacques Faucher, souligne que « les recherches qui y seront effectuées permettront de réduire l’impact de la production porcine sur l’environnement en optimisant l’utilisation des ressources : énergie, eau et aliments. Elles donneront également la possibilité d’optimiser les coûts de production afin de favoriser la compétitivité des entreprises porcines. »
« Pour atteindre ses objectifs, la maternité est dotée d’équipements à la fine pointe de la technologie et équipée pour assurer la collecte et l’analyse d’un grand nombre de données, commente Francis Pouliot, ingénieur responsable du développement des affaires et de la maternité de recherche et de formation au CDPQ.”
Un système d’alimentation de marque Gestal nourrit individuellement et précisément les truies selon leurs besoins [alimentation de précision] tout au long de leur vie et pour l’ensemble de leurs cycles de production : quarantaine, saillie, gestation et mise bas. Le tout est combiné à un système informatique qui effectue la collecte en continu des données de consommation d’aliments et d’eau. Des équipements spécialisés, notamment ceux du Groupe RCA en matière de systèmes électriques et de ventilation, permettent également le contrôle de l’ambiance pour améliorer le bien-être des animaux.
Chaque année, la maternité produira quelque 19 000 porcelets d’excellente génétique et de haut statut sanitaire. Des porcelets sains permettent l’atteinte de meilleurs gains, la réduction des taux de mortalité et l’amélioration des conversions alimentaires. Ces porcelets trouveront preneur dans la filière d’élevage d’Avantis Coopérative, qui en assure le suivi technique. Les premières truies F1 y ont été logées fin décembre. « Déjà, les niveaux de fertilité sont excellents et bien au-dessus des attentes », indique l’agronome Éric Nadeau, expert-conseil chez Avantis Coopérative. Le troupeau est élevé en bandes de quatre semaines, soit à raison de 130 à 135 mises bas par bande.
Ce projet a nécessité un investissement de près de 7 millions $ et a été rendu possible grâce notamment au soutien financier de deux principaux partenaires : le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec (4,6 millions $) et le Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud (950 000 $).
Consultez l’article original dans le Coopérateur.
Consultez notre nouvelle sur l’ouverture de la maternité en mars dernier.